Picasso - Maillol

PICASSO contemple MAILLOL

L’exposition Maillol-Picasso. Défler l’Idéal classique dévoile les secrets d’un dialogue inédit qui révèle la modernité de Maillol et la subtilité d’influences mutuelles. Il s’agit de retrouver les points de convergences esthétiques et techniques des deux artistes autour de leur identité catalane, de la féminité, du portrait, ou encore des paysages du Roussillon.

Durant cette période, Picasso se rapproche de ses origines et ne manque pas de regarder Maillol dont les sculptures trônent dans l’espace public. Face à Maillol, Picasso revient spontanément, à l’esthétique classique qu’il avait abordée entre 1920 et 1934, au travers notamment de ses grandes baigneuses mais aussi de la Suite Vollard. Cette proximité immédiate et physique avec l’œuvre du sculpteur permet de manière tangible, au travers des photographies de Raymond Fabre, de formaliser une rencontre posthume qui fait écho à un dessin que Picasso dédicace à son hôte, Jacques de Lazerme, en septembre 1954. 

Pablo Picasso devant la Vénus
Raymond Fabre, Reproduction du dessin "Un matin au harem" de Pablo Picasso, Après le 8 septembre 1954, Photographie, Perpignan, musée d'art Hyacinthe Rigaud

L’œil indiscret de l’artiste nous fait entrer dans l’intimité d’une scène représentant deux femmes nues au bain. La relation constante entre vécu et création s’épanouit ici de manière très claire et les attitudes des personnages renvoient spontanément à cette redécouverte de Maillol.

À l’issue des séjours perpignanais, le thème des baigneuses et des baigneurs revient avec force dans le répertoire de Picasso à partir de 1956. Le grand tableau intitulé Femmes devant la mer consacre ainsi l’esthétique du dernier grand chapitre de la carrière de Picasso. Il rappelle cette parenthèse catalane et fait écho à l’œuvre de Maillol dans la construction sculpturale de ces deux nus aux formes d’un cubisme éprouvé qui révèlent un point de convergence formel autour du carré parfait de Méditerranée.

Pablo Picasso, Femmes devant la mer, 16 février 1956, huile sur toile. Paris, Musée National d’art moderne. Photo MNAM-CCI, P. Migeat © Succession Picasso 2025.

© Succession Picasso 2025